Les travailleurs de Côte d'Ivoire commencent à broyer du noir. Des entreprises s'apprêtent à mettre la clé sous le paillasson. Ce, du fait de la confiscation du pouvoir d'Etat par Laurent Gbagbo. L'Union Générale des Travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI) a décidé de rompre le silence. Le secrétaire général de cette organisation, François Adé Mensah, est monté au créneau pour dénoncer la situation de précarité dans laquelle vivent les travailleurs ivoiriens. Interrogé sur la Radio des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI-FM) hier dans la mi-journée, Adé Mensah a indiqué que les travailleurs souffrent énormément. Et qu'ils ont du mal à joindre les deux bouts. « (…) Des travailleurs touchent 70. OOO FCFA et dépensent 2000 FCFa par jour dans le transport pour se rendre au travail. Finalement, ils travaillent pour rien. Ils ne peuvent ni payer leurs loyers encore moins leur factures d'électricité et d'eau. Ils s'interrogent s'ils doivent rester à la maison ou continuer à la aller au travail », a expliqué de l'Ugtci. S'inquiétant du fait que la situation post électorale perdure, le syndicaliste poursuivra : « Celui qui a perdu l'élection qu'il sache qu'il a perdu. Et celui qui a gagné, qu'on le reconnaisse au lieu de continuer à faire souffrir les travailleurs. En tout cas, la plus vieille centrale syndicale s'apprête à tenir une rencontre les jours à venir pour analyser cette situation post électorale à l'effet d'adopter une conduite à tenir. «On ne sait plus à quel saint se vouer. Et nous disons qu'une grève n'est pas exclue », a affirmé François Ade Mensah. Le déclenchement d'une grève générale par l'Ugtci ne surprendra guère. Elle a été la première centrale syndicale à interpeller la CEI à jouer franc-jeu. Et à inviter les différents candidats à l'élection présidentielle à accepter les résultats des urnes. Elle a également dénoncé la suspension des chaînes étrangères par le CNCA. L'Ugtci vient d'initier une concertation entre les Rois et Chefs Traditionnels en vue de trouver une solution à la situation qui prévaut en Terre Ivoirienne. L'Ugtci semble être lassée par cette situation de confiscation du pouvoir par Gbagbo.